Quand le meltem s’y engouffre
Pieds nus dans la rosée
Avec ses ailes bleues ses brindilles de feu
Les rues aussitôt changent de trottoir
Et les étoiles au ciel
Eteintes ou flamboyantes
Flânent avec des hésitations de libellules
Plonge tes mains dans la ruche
Ferme les yeux
Avance bâillonné
Ne te découvre pas d’une ombre
Arrête tes pas aux perrons
Fais que tout soit sortilège
Et que l’écume fasse des bouquets
Ne dis pas ton nom
Ne porte aucun visage
Ne souris qu’aux ombres
Ne parle pas aux sphinx
Ne ris pas aux plaisanteries
Jamais ne reste sous l’arbre
Fuis les chiens les centaures les filles de Nyx
Laisse le vent seul te porter
Laisse le vent seul te porter
© Denis Petit-Benopoulos
