
Les gares pluvieuses
Ont l’évidence chevillée aux voies
Quel est ce bonheur cette gestuelle
Comme si tout était plongé
Dans de petits moments pétris de pauvres mirages
Comme si l’amour se confondait avec les prières
Nourri de mystères crachés comme un alcool trop pur.
Dès l’aube dans les cerneaux du vitrail
L’ongle noir de la douleur - ciment toujours frais -
Tranche comme un couperet
Il n’est rien que les rires des enfants
Et de derrière la vitre ce cinéma muet
Des larmes rentrées sous les lèvres
De la cire qui dégouline des bouches éteintes
L’humeur volatile qu’on voudrait convertir en beauté subite
Cette espèce de vulgarité de fatuité
Que laisse derrière soi
Un chagrin trop dense trop criant de mal aimé
La pluie tambourine aux verrières
Il faut lui ouvrir
Il faut la laisser entrer
Elle doit avoir quelque chose à nous dire
Le ciel se voile
On se touche les mains
Maintenant on peut s’en aller
L’un qui reste l’autre qui va
Sans se retourner